Les murs blancs du métro sont couverts d'affiches publicitaires insipides. Je marche vers le quai avec mon amie quand je reconnais une silhouette familière.
-“Hey boss qu'est ce que tu fais la ?”. La chevelure blonde au carré se tourne vers moi. Les yeux bleus vidés elle répond :
-“Rien, je cherche où aller.”
-“ Viens avec nous on va faire des
courses ”.
-“OK ” sourit-elle . Nous
montons dans le métro qui vient de s'arrêter (vous me direz monter
dans un métro en marche serait du suicide et vous auriez raison !)
direction centre commercial. La première partie du centre est plutôt
ennuyeuse : des magasins fashion trop chers pour nous et
d'autres emplis de tenues que nous n'achèterons surement pas avant
40 ans...
Nous traversons les rayons sans entrain
et arrivons au bout du bâtiment. À l'extérieur, l'orée d'une
forêt.
-“Le 2e bâtiment doit être de
l'autre côté ” avance mon amie. Ma boss la regarde
sceptique.
-“C'est la qu'il y a toutes les
bonnes affaires et les magasins cool” j'explique. Nous suivons le
chemin à travers les bois, hélas, pas de bâtiment, mais des
champs ; une autre forêt et un chemin qui retourne vers la
ville.
-“Je ne veux pas aller vers la ville,
je veux trouver la 2e partie ” je ronchonne.
-“On la trouvera pas tant pis, ça
sert a rien de tourner en rond ” rétorquent les filles.
“OK rentrez, je vais continuer de
chercher ” je lance en coupant le chemin vers les champs. J'ai
espoir qu'elle me suive, mais mon amie continue sur les pas de ma
chef. Je ne les regarde pas s'éloigner, je réfléchis à mes
options. À droite, la ville ; derrière, le centre commercial ;
à gauche : un champ ; devant, la forêt (clairement dans
les rêves on peut traverser une forêt avant qu'elle ne
disparaisse). Je décide d'aller tout droit. Peut-être la 2e zone se
trouve derrière cette autre forêt.
Non, c'est l'entrée d'un petit
village. Un chemin de cailloux longe un moulin et mène à un large
domaine. Je rentre dans la court pour demander ma route quand un
homme sort de la vieille maison de pierres grise. Brun, les yeux
bleus, 1m75 environ, une carrure plutôt légère, mais musclée. Je
m'arrête. C'est de lui dont j'ai rêvé. Littéralement. Mon père
dans le précédent rêve, c'était lui (2). Je reconnais la douceur
de son visage, l'intelligence de ses yeux. « Oh, j'ai rêvé de
vous ” sans réfléchir les mots sont expulsés de ma bouche.
En première approche, il y a mieux. “Quoi ?» interroge le
jeune homme . Là, j'aurai dû marmonner quelque chose comme
quoi je veux juste savoir dans quelle direction aller, mais encore
une fois, ma bouche ne m'en laisse pas le temps. Je commence à lui
raconter mon rêve, comme j'avais 5 ans, il était mon père et nous
étions dans le tunnel d'une gare à attendre je ne sais qui (Freud,
si tu nous regardes). Évidemment, il me regarde comme une folle, me
dit d'aller voir ailleurs s'il y est et retourne dans la maison. Je
veux m'exécuter, mais mes jambes me font défaut. Une vieille dame
s'approche. “Tu es bien palotte petite », déclare-t-elle. À
peine ces mots prononcés, je m'écroule. Je prends ma tête entre
mes mains pour étrangler le singe qui y joue du tambour, sans
succès. “Monsieur, il faut aider la petite » crie-t-elle à
l'attention du jeune homme . “Elle est folle »,
hurle-t-il depuis l'intérieur. “Elle nous fait une insolation ”
plaide-t-elle. Aussitôt je le vois sortir, il m'aide à me relever
et m'amène dans une petite chambre. Elle n'a pas dû être touchée
depuis le 18e siècle. Une bassine en céramique est posée près
d'un petit lit en bois. Il m'y allonge. La vieille femme trempe un
tissu et le pose sur mon front. Je m'endors.
-“Merci ”
-”De rien, vous viendrez nous voir ?”
-”Avec plaisir ”. La petite
femme sourit radieusement.
Je me dirige vers lui.
-“Aurevoir ”. Il baise les
yeux. “ A bientot j'espere ”. Il hoche la tête. Je
l'embrasse, prends la valise emplie des affaires qu'ils m'ont acheté.
La vieille femme me tend un morceau de papier blanc sur lequel sont
notées les indications pour rentrer en ville. Après 10 jours dans
cette merveilleuse maison.
(2) le « précédent rêve ”
n'est pas un rêve sur lequel j'ai écrit, mais le rêve dont j'ai
rêvé plus tôt dans la nuit ou du moins c'est que m'a fait croire
mon esprit...